Etrange destin. Richard Sorge est entré dans la grande histoire quand l'opinion a appris que son travail d'espion n'avait pas empêché Staline de commettre une grave erreur stratégique en juin 1941. Croyant toujours au respect par Hitler du pacte germano-soviétique signé en 1939, le chef de l'Union soviétique ne prit pas en compte les informations les plus secrètes fournies par son maître espion. Et pourtant ces informations ont été glanées aux meilleures sources : l'espion se trouve dans les murs de l'ambassade d'Allemagne au Japon. Journaliste spécialiste des affaires d'Extrême-Orient, Richard Sorge a su jouer de tous ses avantages pour s'imposer chez l'ennemi : l'intelligence, la chaleur humaine, un goût inné de la provocation et une propension à finir ses soirées dans un état éthylique avancé. Richard Sorge ne travaille pas dans la discrétion. Pourtant le réseau qu'il a mis en place avec des Japonais et des Européens opéra pendant huit ans sans être inquiété. Quel diable d'homme fut Richard Sorge. Plus qu'un espion, un séducteur.
