Dans la nuit du 8 avril 1958, en rentrant à leur ferme, Félix Vallat, maire de Thiersville, et son épouse Madeleine, institutrice, furent sauvagement assassinés par un commando terroriste du FLN. Miraculeusement, leurs trois fils survécurent. Cette nuit-là, ce n'était ni l’ingénieur agricole, ni l'ancien pilote RAF, ni l’animateur hors pair qui était visé. Non, c'était tout simplement ce véritable apôtre du rapprochement franco-musulman qui dérangeait les nationalistes algériens et qu’il fallait donc éliminer avec toute sa famille. Avec eux, ils ont assassiné le rêve d'une Algérie nouvelle, une Algérie autonome et fraternelle, multiethnique et tolérante, liée étroitement à la France : l'Algérie dont rêvait aussi Albert Camus. Maïa Alonso nous livre ici le roman vrai de la vie des époux Vallat. Après la Toussaint rouge, face à une violence de plus en plus absurde et dévastatrice, leur rêve tourne au cauchemar : « Je veux faire entendre la voix de tous les acteurs de ce drame – même celle du commanditaire de cet odieux assassinat, l'un des proches amis musulmans de Félix Vallat. Et si la terreur du FLN est montrée du doigt, la vengeance à laquelle certains, désespérés, se sont livrés par la suite n'est pas moins occultée. » Ce roman est d'une actualité brûlante : la cohabitation pacifique en terre d'Islam restera-t-elle toujours un rêve ? Maïa Alonso a déjà publié quatre romans : L’odyssée de Grain de Bled en terre d’Ifriqiya (2013), Le soleil colonial (2014), Les enfants de la Licorne (2015) et Le papillon ensablé (2016).
Mai a. Alonso Knihy




28 mai 1977, Hossegor : Maïsée, jeune femme fragile psychologiquement depuis son enfance algérienne, disparaît mystérieusement, laissant sa sœur Hélène et son mari Adrien, un ancien baroudeur, dans un profond désarroi. L’une dans l’île de Noirmoutier, l’autre dans les hautes terres de l’Hérault, ils s’enferment dans le passé et les regrets. En novembre 2007 survient l'Algérien Rachid qui les entraîne dans un douar fantôme au pied de la „Montagne qui chante“ où, durant trente ans, une autre vie s’est déroulée, peuplée de personnages baroques : Karima, la meurtrière, Majdala, la fière Berbère, Ali, l’innocent, Baba Antoine, l’intégriste, Qura, la voix de la „Montagne“, et d’autres encore. Un roman traversé d’amours inavoués et difficiles, où „chaque jour est une victoire“.
Dans l’Hérault des années 1970, une demeure ancestrale abritant un secret est vendue aux enchères à une mystérieuse Brésilienne. La famille expropriée s’installe dans le village où chacun de ses membres va réagir à sa façon. Certains sont meurtris, voire anéantis, d’autres se rebellent et d’autres encore entrevoient une libération du joug des traditions. La plus belliqueuse est Tiane, une adolescente de 15 ans, qui, pour récupérer le domaine, rêve de chevaucher la Licorne des contes de son aïeule et de pourfendre la Brésilienne, en qui elle voit la réincarnation de la „Buse“, référence à Simon de Montfort, ennemi mortel de ses ancêtres. Mais des liens inattendus se tissent entre les protagonistes qui vont bouleverser leurs destinées. Un roman où l’enfance, l’amour, la mort, l’histoire et les légendes se déclinent sur une terre souveraine. Et où le réel et le fantastique deviennent indiscernables…
Cette petite saga est une suite indépendante de „L’Odyssée de Grain de Bled en terre d’Ifriqiya“ (2013), où l'auteur a suivi les pérégrinations de Grain de Bled à travers le temps et l’espace de l’Afrique du Nord dans le but de venir s’incarner dans une petite fille, Marie Sahara, dont il est l’âme. Échappés in extremis à la tuerie du 5 juillet 1962 à Oran, les derniers membres de la famille, le cœur brisé, doivent quitter définitivement leur patrie algérienne. Ce livre se veut aussi un hommage à la fraternité qui régnait en Algérie, fait oublié de l’histoire officielle. Et comment ne pas rapprocher ce „soleil colonial“ du livre de Ferhat Abbas: „La Nuit coloniale“ ? Deux visions d'une même histoire qui n'est jamais ni toute blanche ni toute noire… "Moi qui suis petite-fille et fille de colons, fière de leur travail, j’ai voulu témoigner de la grandeur de ces femmes et de ces hommes que j’ai vus à la peine pendant toute leur vie pour fertiliser une terre sauvage et hostile. Ils sont devenus seigneurs – mais d'un royaume de cailloux qu’ils ont passionnément aimé." Maïa Alonso est l’enfant de la quatrième génération d’une famille espagnole arrivée d’Arboleas pendant l’été 1870, pour s’établir dans le Sud oranais, dans la région de Mascara.