Flaubert a souvent affirmé que, dans ses récits, le « dessus » n’est qu’un prétexte aux « calculs du dessous ». Considérer le texte, à partir de matériaux linguistiques, idéologiques, psychiques et culturels, comme le résultat d’un procès de production du sens, tel était le présupposé fécond du colloque de Cerisy, La production du sens chez Flaubert , tenu en 1974 et publié dans la collection « 10/18 ». Consommant la rupture avec la critique universitaire, les intervenants (parmi lesquels R. Debray-Genette, C. Duchet, Sh. Felman, F. Gaillard, H. Mitterand, J. Neefs, J. Ricardou, J. Seebacher, M. Sicard, S. Yeshua) ont proposé des lectures plurielles de l’œuvre de Flaubert, empruntant divers chemins ouverts par la nouvelle critique, à la pointe de la réflexion sur la littérature. Quarante ans après, ces témoignages d’une forte vitalité intellectuelle méritent d’être réédités. La vogue de la génétique textuelle, la résurrection de l’auteur, le désamour actuel de la théorie ont certes déplacé les perspectives. Pourtant, s’il y a bien un ton d’époque, les communications (suivies de débats) n’ont guère vieilli. Car en s’intéressant au travail de l’écriture, à l’engendrement des formes, au tissage des énoncés, à l’entrecroisement des significations, leurs auteurs ont posé des questions qui restent aujourd’hui ouvertes, comme en attente d’une relance…
Claudine Gothot-Mersch Knihy


Poèmes barbares - édition de Claudine Gothot-Mersch
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«Les Poèmes barbares ouvrent à la poésie de nouveaux domaines. Comme Baudelaire, écrit Pierre Flottes, Leconte de Lisle crée un frisson : "le frisson des grandes inquiétudes cosmiques, des attentes d'apocalypse", et aussi "un frisson qu'on appellerait biologique, par quoi le poète se sent en communion obscure avec la vie de la bête et de la plante" ; il épouse les préoccupations de son temps, scientifiques et politiques (on trouvera par exemple dans les notices des poèmes maint renvoi au fouriérisme, auquel il adhéra dans sa jeunesse) ; il aborde la description de civilisations primitives avec une précision et un réalisme supérieurs à ce qu'on trouve dans La Légende des Siècles, et dans une forme irréprochable. Violence des actions et des sentiments, dureté du vers et de la syntaxe, barbarie du vocabulaire se conjuguent pour laisser au lecteur une impression de sauvagerie et de dépaysement peut-être unique.» [<i>Claudine Gothot-Mersch</i>]