Regards sur l'enfance au XVIIe siècle
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Quarante-cinq ans après les travaux de Philippe Ariès et les débats qu’ils ont suscités, les contestations, les déplacements de perspective, les contributions majeures qui ont, depuis une quinzaine d’années, considérablement enrichi l’histoire de la famille, de l’enfance et de l’éducation, il a paru nécessaire de croiser les méthodes des historiens, des historiens de l’art et des littéraires sur une période encore peu explorée, le XVIIe siècle. En interrogeant conjointement les fonds d’archives, les documents narratifs ou sériels, les œuvres artistiques et littéraires, les auteurs de ce volume ont voulu apprécier la nature du sentiment de l’enfance et son importance dans l’histoire des mœurs et des mentalités, la configuration des âges de la vie et les statuts de l’enfance, avec ses cas singuliers, la question de l’éducation, la présence de l’enfant dans les arts et les lettres, peintures, sculptures, récits fictionnels ou autobiographiques et les modalités de sa médiatisation… Certaines légendes noires se voient réévaluées (la haine cruelle des belles-mères, l’exclusion des bâtards, l’abandon des orphelins, l’indigence éducative des fils de princes, la dureté insensible des écoles, l’absence d’accès des enfants à la parole, l’absence de considération pour l’adolescence), de même que certaines légendes roses (la réalité exemplaire des enfants sages, savants ou saints et autres enfants prodiges…). De nouvelles enquêtes font surgir ici maintes manifestations d’amour, de tendresse, d’abnégation, associées à la fermeté éducative et à la sollicitation de la raison, ce qui est autre chose que l’enfantillage égoïste ou la brutalité aveugle.