Enchâssement social et translocalité du commerce des vivres dans le sud du Cameroun
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Cet ouvrage de Martin Batana est la reproduction de sa brillante thèse de Doctorat soutenue en 2006 à l’Université de Bielefeld/Allemagne. C’est un regard profond sur l’économie locale dite informelle, dont la réalité échappe encore aux logiques de l’économie classique, celles notamment qui ignorent l’enchâssement de toute activité économique dans la société. Le commerce des vivres, activité très importante au Cameroun du fait qu’elle touche un domaine également important – l’approvisionnement des villes en produits vivriers et denrées alimentaires – est ici étudié dans ses aspects les plus inattendus, les plus anecdotiques et les plus profonds. Cette étude tout en procédant à une déconstruction des discours sur l’activité des vivres classée à tort comme du domaine de l’informel, et sur ses principaux acteurs les femmes, communément appelées bayam-sellam, démontre que cette activité est socialement construite; qu’elle a des logiques propres, une organisation par le bas, une dynamique interne, et surtout une interconnexion avec le monde global à travers des réseaux de financement, d’approvisionnement d’achat et de vente d’une complexité extraordinaire. La réalité empirique du commerce des vivres est ainsi mise à nue; elle montre que cette activité connaît une expansion remarquable dans un contexte économique de crise continue, expansion qui se consolide quotidiennement par la conquête de nouveaux espaces marchands et par une présence quasi-permanente dans les structures du marché agroalimentaire translocal.