Le défi de l'enracinement napoléonien entre Rhin et Meuse, 1810-1814

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Selon de nombreux essayistes du XIXe siècle, l'opinion publique aurait été la seule responsable de la chute de Napoléon, qui a confondu ses ambitions personnelles avec celles du peuple. La question de savoir si la "reine du monde" a cessé de soutenir Napoléon, le fossoyeur et continuateur de la Révolution, est complexe et controversée, surtout en ce qui concerne les territoires conquis en 1794 par les armées révolutionnaires et annexés à l'Empire français. Les Belges, Rhénans et Luxembourgeois sous le régime napoléonien étaient-ils en voie d'assimilation politique et culturelle avant qu'une conjoncture défavorable ne freine cette évolution? Bien que les historiens contemporains évitent de poser la question de cette manière, deux siècles de débats idéologiques sur les acquis de la Révolution française et les sentiments nationaux montrent que même les thèses les plus consensuelles sur l'opinion publique seront soumises à un examen rigoureux, héritier de croyances nationales. L'écriture d'une histoire objective sur un sujet aussi complexe à une époque troublée nécessite donc un cadre de recherche franco-allemand et une étude transnationale, notamment en Europe de l'Ouest.