Lucien Febvre Knihy

Wer war Rabelais, dieser sinnenfrohe Dichter derber Parodien und beißender Satiren, wirklich? Nur ein Spötter in der Tradition eines harmlosen »lukianischen« Gelächters? Oder ein tiefgründiger Philosoph, der mit seiner Kritik und seinem Unglauben seiner Zeit weit vorauseilte? Und inwieweit spiegelt dieser hochgebildete Mönch, Arzt und Schriftsteller seine eigene Epoche? Auf diese und manch weitere Fragen gibt Lucien Febvre Antworten, und ihm gelingt es, mit seiner »Mentalitäten- Geschichte« die Geschichtsschreibung des 20. Jahrhunderts zu revolutionieren. Im Lauf der Darstellung begegnet der Leser einer Vielzahl von Persönlichkeiten, u. a. Luther, Erasmus von Rotterdam, die der Autor durch seine schriftstellerische Kunst zum Leben zu erwecken versteht. Eindringlich, ironisch und mit der ganzen Farbigkeit, die die Renaissance umgibt, zeichnet er hinter diesen Porträts das geistig-moralische Profil einer ganzen Epoche.

Lucien Febvre: "Der neugierige Blick". Leben in der französischen Renaissance. Mit einem Vorwort von Peter Burke. Aus dem Französ. von Gabriele Ricke und Ronald Voullié. Verlag Klaus Wagenbach, Berlin 1989. 108 S., Abb., kt., 14,50 DM

Lucien Febvre fut un des initiateurs de la nouvelle école d'historiens français. Dans ce volume il étudie le XVIᵉ siècle, l'aurore des temps modernes. Il cherche à le comprendre de l'intérieur car, dit-il, il est difficile d'imaginer "à quel point la psychologie d'un Français du XVIᵉ siècle ne saurait être celle d'un Français du XXᵉ". Il évoque brillamment toute une civilisation, grâce à une méthode qui permet de comprendre cet homme du XVIᵉ siècle qui ''(doit être intelligible non par rapport à nous, mais par rapport à ses contemporains", auquel il ne faut pas prêter nos idées et nos connaissances, mais qu'il convient de replacer dans son époque, pour pouvoir saisir ses problèmes et sa façon d'être.

Voici la rencontre entre deux géants. Lucien Febvre, l'un des plus grands historiens du XXe siècle, le fondateur de l'école des Annales, évoque dans un texte inédit l'oeuvre de son aîné Jules Michelet (1798-1874), le père du "roman national". Dans ce document majeur, ode et hommage au grand historien de la Révolution française, Febvre démontre que l'écriture par Michelet de l'Histoire de France, entre 1831 et 1869, a débouché sur la conception moderne de la nation française : "L'histoire de France, c'est la création de Michelet". Ecrits en 1943- 1944, au coeur même du Paris occupé, ces mots acquièrent un souffle et une résonance tout particuliers. En réinterrogeant les fondements de l'identité nationale, Febvre distille un message de régénération du sentiment national à la veille de la libération de la capitale en 1944, prélude à celle de la France.

Lucien Febvre zeichnet ein farbiges Bild der rheinischen Geschichte über einen Zeitraum von nahezu 2000 Jahren. Er interessiert sich vor allem für die Menschen, die sich den Fluss auf unterschiedliche Weise angeeignet haben. Er zeigt uns zunächst die Synthese von germanischer und römischer Kultur, in den folgenden Epochen die Rolle der Kirche, der Städte und der Herrscher, die auf beiden Seiten des Rheins ihre Interessen verfolgten – ohne Rücksicht auf die dort lebende Bevölkerung. 1931 erstmals erschienen, ist Febvres brillanter historischer Essay ein exemplarischer Text der Annales- Schule. Febvre überschreitet die Grenzen der nationalen Geschichtsschreibung, indem er zum ersten Mal die Geschichte des Rheins in den Zusammenhang der europäischen Kulturund Sozialgeschichte stellt.

Publié en 1928, ce premier ouvrage rencontra un large écho et fut plusieurs fois réédité sans modifications ultérieures si ce n'est une mise à jour de la bibliographie. Il décrit un Luther novateur, soucieux de retrouver les bases spirituelles perdues, selon lui, d'une Eglise chrétienne traditionnelle dont la hiérarchie étouffait la foi de ses fidèles. Mais aussi un Luther qui " n'avait rien d'un bâtisseur épris de durée " qui a " accompli le schisme sans rétablir l'unité, affaibli et diminué matériellement l'Eglise catholique, créé des conditions propices à la naissance de sectes innombrables, provoqué la discussion par des laïcs de questions religieuses ", et ce faisant, précurseur involontaire des libres penseurs des siècles ultérieurs.

Plus qu'un fleuve, le Rhin a toujours constitué un enjeu politique, économique, culturel, essentiel dans les relations entre la France et l'Allemagne. Mais pour comprendre l'histoire de cet espace humain fait de contacts et d'échanges intenses et complexes entre des peuples et des cultures, il faut abattre un certain nombre d'idoles historiographiques des deux rives. C'est à cette critique approfondie -" l'histoire n'est pas un bal costumé "- que se livre en 1935 Lucien Febvre. Dans cet essai magistral et prémonitoire, et alors que l'on est en pleine montée du nazisme, le cofondateur des Annales prend à contre-pied toutes les interprétations dominantes de l'époque et défend l'idée presque banale aujourd'hui, mais iconoclaste alors, d'un Rhin " trait d'union ", fleuve européen reliant les civilisations et les langues. De façon assez inexplicable, ce " chef-d'œuvre de géographie historique " (Jacques Le Goff) est tombé dans l'oubli ; il était donc indispensable de faire redécouvrir un texte qui, de l'avis des spécialistes, constitue à la fois un essai politique d'une grande hauteur de vue dans son contexte historique, mais aussi un essai de micro-histoire fondamental et innovateur sur une région frontalière aussi déterminante dans la genèse de l'Europe.