En 1775, la jeune Princesse de Gallitzin cherche un conseiller pour ses lectures et trouve en Frans Hemsterhuis un interlocuteur idéal. Paradoxalement, elle devient sa guide, incarnant la figure de Diotime, 'conductrice des âmes', selon Goethe. Leur correspondance, qui dure 15 ans, témoigne d'une amitié 'céleste' inspirée par Platon. La Princesse, comtesse allemande et épouse de l’ambassadeur russe à La Haye, et Hemsterhuis, fils d'un philologue et lui-même philosophe, échangent fréquemment sur des sujets philosophiques et des préoccupations quotidiennes, notamment les troubles politiques de leur époque. Leur relation stimule la production philosophique de Hemsterhuis, permettant d'explorer l'évolution de sa pensée et de retracer la genèse de ses dialogues. L'influence de la Princesse se manifeste dans la présentation de sa philosophie, où elle exprime des critiques sévères des systèmes métaphysiques de Descartes et Leibniz, lutte contre le matérialisme, manifeste une sympathie pour Spinoza, et témoigne d'une admiration profonde pour Socrate et Platon. Ce recueil présente cent cinquante lettres complètes, accompagnées de fragments, d'un commentaire, d'une introduction, d'une bibliographie et d'un index nominum. Prof. M. F. Fresco, ancien professeur de philosophie à l’Université de Leyde, en est l'éditeur.
