L'étude présente s'efforce de dégager Hérodote de la gangue d'un empirisme dont le caractère innovateur masquerait difficilement la naïveté. On y montre indirectement que certains débats sur le texte du «Père de l'histoire» s'enracinent probablement dans une interprétation déficiente du titre et du projet de l'oeuvre: l'??????? ne serait pas une «enquête» mais une procédure d'attestation de la qualité d'un sujet énonciateur et de la vérité de ce qu'il dit. Un tel sens, unifiant les valeurs de tout un champ sémantique, invitant peut-être à élargir notre vision des conceptions grecques de la connaissance, permet également de mieux cerner les liens de l'oeuvre d'Hérodote, d'une part avec l'épopée homérique et avec la tragédie athénienne, d'autre part avec les domaines dans lesquels étaient investies des procédures heuristiques qui ont pu servir de modèles dans la fondation de l'histoire (procédures judiciaires et médicales).
Andre Sauge Knihy






L' Odyssée ou le retour d'Ulysse
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L?unique objet de l?Odyssée, c?est le Retour d?Ulysse, sa légitimité, en instance jusqu?à la sanction de Zeus, au tout dernier moment du récit. Si le retour doit être légitimé, c?est qu?il entraîne avec lui un enjeu de grande conséquence?: en Ithaque (en Athique), on a besoin d?Ulysse en tant que gouvernant capable de soumettre les grands seigneurs à la règle du bien commun. Cela le légitime-t-il à réclamer pour lui la ±?dignité?? royale?? Ses propres alliés lui feront comprendre que la plus sûre façon d?éviter la tyrannie, c?est de refuser tout gouvernement monarchique.00L?étude qui fait l?objet de la présente publication est dans la continuité de celles que l?auteur a publiées, chez le même éditeur, sur l?Iliade?: L?Iliade, poème athénien de l?époque de Solon (2000) et Iliade?: langue, récit, écriture (2007). Elle confirme les conclusions antérieures et situe clairement Homère et son œuvre à Athènes entre ~570 et ~546 de l?ère ancienne
Défaire Heidegger
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"La nouvelle nous est parvenue que pas une étymologie de Heidegger, pas même Léthé et Aléthès, n'était exacte. Mais le problème est-il bien posé ?Tout critère scientifique d'étymologie n'a-t-il pas d'avance été répudié, au profit d'une pure et simple Poésie ? On croit bon de dire qu'il n'y a là que des jeux de mots. Ne serait-il pas contradictoire d'attendre une quelconque correction linguistique d'un projet qui se propose explicitement de dépasser l'étant scientifique et technique vers l'étant poétique ? Il ne s'agit pas d'étymologie à proprement parler, mais d'opérer des agglutinations dans l'autre-langue, pour obtenir des surgissements dans la langue". (Gilles Deleuze Critique et clinique, 1993, p. 122 à 124). Ces lignes de Deleuze expriment parfaitement et par avance l'objection que l'on pourrait opposer à notre ouvrage. Cependant, et tout en conservant à Deleuze un respect entier pour sa belle oeuvre, nous ne pensons pas que des "agglutinations" dans la langue suffisent à faire passer dans un registre poétique. Le détail de notre démonstration philosophique et philologique a voulu montrer que Heidegger, en faisant comme s'il "entendait" la pensée grecque de l'origine, est entré dans une région que ne peuvent plus atteindre ni philosophie, ni philologie, ni même poésie, parce qu'elle se retire dans l'invérifiable.
Sophocle lecteur de Freud
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La pièce de Sophocle, OEdipe roi, expose-t-elle la grandeur intellectuelle de l'homme découvrant la misère de son destin ? Un oracle annonce-t-il ce qui sera ? L'homme est-il le jouet de la volonté divine ? Ou bien OEdipe ne serait-il pas plutôt victime d'un excès de confiance en sa compétence ? Après un démontage de l'interprétation conventionnelle de la tragédie, à l'appui de ce démontage, l'auteur est conduit à analyser, dans la relation de Freud à une patiente, l'intervention d'un mécanisme analogue à celui qui a causé la perte du roi de Thèbes. La seconde partie de l'ouvrage n'est pas une critique de la psychanalyse: elle serait plutôt un retournement, sur Freud, de sa méthode analytique, retournement qui trouve dans l'oeuvre de Sophocle son ressort herméneutique. Une constante réflexion sur les paramètres de la communication verbale sert de fil rouge de l'argumentation.
Iliade: langue, récit, écriture
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L’épopée homérique (« Iliade » et « Odyssée ») appartient de droit à l’espace de la fondation d’une cité, à l’époque où, à Athènes, s’accomplit une révolution civique, politique, et, pour tout dire, mentale (au cours du VIe siècle). Si l’ Iliade n’est pas le premier texte de la littérature occidentale, elle peut être considérée comme le récit fondateur de l’égalité des droits du citoyen. Elle l’est par une critique radicale de l’idéologie guerrière de l’aristocratie.L’auteur suit les traits « démocratiques » dans l’ Iliade à travers une analyse complémentaire de la langue épique, d’un élément particulier du récit – le destin des armes divines – et quelques particularités graphiques, attestables dans les pratiques athéniennes de la fin du VIe siècle. Minutieusement le texte est pris au sérieux dans son ensemble comme milieu de construction d’un message unitaire, brouillé par des adjonctions tardives à l’adresse d’un destinataire singulier.
Partant d’une analyse narrative détaillée, André Sauge dégage la construction complexe de «l’Iliade» en montrant les divers niveaux d’organisation du récit et les liens des épisodes entre eux. Cette lecture attentive de l’épopée mène l’auteur à relativiser l’héroïsme d’Achille et met en évidence que le poème critique la vision aristocratique du rôle de l’individu dans la société. Dans une deuxième démarche, l’auteur se pose des questions sur les contextes politique, social, civique et historique de la production du poème. Plusieurs indices l’incitent à formuler l’hypothèse que «l’Iliade» a été une commande consécutive à la réforme de Solon à laquelle elle apporte un fondement conceptuel.
Renouant avec un débat du XIXe siècle sur la valeur intensive du parfait en grec ancien, l'auteur démontre tout d'abord que les interprétations désormais dominantes sur le sens de cet aspect verbal sont inadéquates ou tout simplement fausses. A l'appui des hypothèses qu'autorise l'histoire de sa formation et une comparaison avec les langues indo-européennes, il montre son statut particulier dans la langue grecque ancienne. Par diverses méthodes de travail (analyse sémantique d'abord, examen détaillé des contextes d'emploi ensuite), l'auteur met en évidence que le parfait joue dans le système du verbe un rôle analogue aux degrés de l'adjectif dans le système du nom. L'étude lui permet d'entreprendre un nouvel examen de la suite ἵστωρ ‛ιστορέω ‛ιστορἰη et d'en dégager le sens par des procédures strictement linguistiques. Enfin, l'auteur reprend la question de l' historié en médecine et chez Hérodote; il en prend congé en compagnie de Platon .