Patrick Wotling Knihy

L'ambition de radicalisation du questionnement philosophique qui caractérise la pensée de Nietzsche se heurte fondamentalement à l'obstacle linguistique. "Nous mettons un mot là où débute notre ignorance" s'il camoufle les problèmes plus qu'il ne les révèle, c'est que loin d'être un instrument d'expression neutre, le langage ordinaire est porteur de valeurs particulières. Il tend ainsi à imposer certaines interprétations, et ne permet pas de restituer adéquatement un type de pensée qui prétend justement remettre en cause les valeurs sur lesquelles il est fondé. La réforme de la réflexion philosophique qu'entreprend Nietzsche implique ainsi avant toute chose la création d'un "nouveau langage", de nouvelles procédures d'expression, et d'un lexique philosophique repensé.

Comment saisir dans sa spécificité une pensée qui récuse les modes d''analyse de la tradition philosophique, comment comprendre la totalité de cette philosophie déroutante en évitant la facilité d''une réduction de ses écrits à une critique de la morale, du christianisme, de la métaphysique ? La civilisation comme problème et comme axe central de l''ensemble du questionnement de Nietzsche, de la pensée de l''apparence à celle de l''éternel retour : c''est la piste de réflexion choisie par l''auteur pour élucider la double orientation de l''analyse nietzschéenne, généalogique mais aussi créatrice, médicale et artistique, qui culmine dans une typologie des civilisations.

Nietzsche prêche l’anéantissement de toute morale.Nietzsche est mort fou.Nietzsche n’est pas parvenu à dépasser la tradition philosophique.Nietzsche est un penseur antisémite et un défenseur du nationalisme allemand.Nietzsche méprisait les faibles et défendait le droit du plus fort.Nietzsche est essentiellement un critique et n’a rien de positif à proposer.L''auteur nous propose un regard éclairé sur l''un des plus grands philosophes allemands du XIXe siècle.

"Avant moi, la psychologie n'existait même pas", écrivait Nietzsche. L'étude de Patrick Wotling, professeur de philosophie à la Sorbonne, s'attache à faire le point sur la place qu'occupe cette psychologie dans l'oeuvre de Nietzsche, place centrale au point qu'elle semble devoir remplacer la philosophie elle-même