Henry Laurens is a leading French historian whose work delves into the complexities of the Arab-Muslim world. His scholarship is deeply rooted in examining the historical and political connections between Europe and the Middle East, particularly focusing on Ottoman contacts and Franco-Arab relations. Laurens brings a nuanced perspective to the evolution of Middle Eastern politics and modern Palestinian history, offering readers a comprehensive understanding of the region's intricate past.
Kniha Arabský Orient za časů Ameriky. Od války v Zálivu k válce v Iráku je volným pokračováním monumentální historické trilogie [její součástí jsou ještě L´Orient arabe. Arabisme et islamisme de 1798 a 1945 (Arabský Orient: arabismus a islamismus v letech 1798-1945) a Le Moyen-Orient au 20e siecle (Blízký Východ ve 20. století)], jež přehledným způsobem podává obsáhlý a komplexní historicko-politický vývoj Blízkého východu. Zatím poslední etapa tohoto vývoje v letech 1991-2005 i to, jak probíhala v jednotlivých zemích, tj. v Iráku, zemích Zálivu, Saudské Arábii, Sýrii, Libanonu, Jordánsku, Izraeli, Palestině i v Egyptě, se stala předmětem této knihy.
t. 1. "Ouverte dès le XIXe siècle, la question de Palestine a pris un caractère particulièrement aigu après la Seconde Guerre mondiale. En dépit des apparences et des idées reçues, ce n’est pas la Shoah qui a accéléré le dessein des Juifs de fonder un « foyer national », mais plutôt le déclin de la puissance européenne, en particulier de la Grande-Bretagne au Moyen-Orient. Durant le conflit et juste après, ce sont en effet le Liban, la Syrie, l’Irak, la Jordanie qui se trouvent débarrassés des mandats confiés en 1919 par la SDN à la France et à l’Angleterre, et quelques années plus tard, l’Égypte elle-même acquiert son indépendance. Pour les sionistes, le moment est venu. La création d’Israël est décidée à l’arraché à l’ONU. Mais les pays arabes, estimant que ce nouvel État, créé à leurs dépens, n’a été voulu par les Européens que pour se racheter de la destruction des Juifs d’Europe, ne s’inclineront jamais devant le partage de la Palestine. Incursions des uns dans le territoire des autres, sabotages, luttes pour la terre et pour l’eau douce, rancœurs et haines, jeu des grandes puissances et des puissances déclinantes empêcheront jusqu’à nos jours qu’une issue soit trouvée. Quant aux souffrances des Palestiniens, elles seront bien longues à être prises en compte. À lire la minutieuse chronique dressée dans ce nouveau volume (1947- 1967) par Henry Laurens, on se convainc que la culture du conflit est devenue comme une seconde nature de ces contrées : indépendant depuis quelques jours, Israël doit faire face à un conflit ouvert ; en 1956, alors que le problème à résoudre pour les Européens est de répondre à Nasser après la nationalisation du canal de Suez, Israël fait partie d’une improbable coalition anglo-française ; en 1967, comme aucune frontière ne semble intangible et comme Américains et Soviétiques se révèlent incapables – ou peu désireux – de calmer le jeu en lieu et place des Européens, Israël s’estime contraint d’attaquer de nouveau ses voisins. À chaque guerre Israël se renforce, à chaque fois, l’humiliation vient nourrir la haine. L’histoire n’a pas pour rôle de renvoyer les protagonistes de ce sempiternel conflit dos à dos – et pourtant une bonne part des torts sont partagés –, mais elle peut apporter une irremplaçable contribution en montrant comment on en est arrivé là. Des décideurs de bonne volonté pourraient toujours en faire leur miel…"--Page 4 de la couverture du tome 1