Laurent Douzou Knihy




Tout le monde n'est pas devenu pétainiste aprés la débâcle et tous les mouvements de résistance n'ont pas été noyautés par les communistes à la solde de Moscou ! Laurent Douzou raconte pourquoi des hommes et des femmes aussi différents qu'un officier de marine libertin, un philosophe normalien féru de mathématiques, une jeune militante communiste du Quartier Latin et un banquier fondateur de ligue contre l'antisémitisme, ont refusé de se soumettre. Et c'est ainsi qu'Emmanuel d'Astier de la Vigerie, Jean Cavaillès, Lucie Aubrac et Georges Zérapha, rejoints par d'autres, de plus en plus nombreux au fil du désenchantement, ont appris à résister, à s'organiser pour lutter et à tracer la voie de la désobéissance. Chercheur associé à l'Institut d'histoire du temps présent, Laurent Douzou est spécialiste de l'histoire de la Résistance.
Voler les Juifs
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De 1940 à 1944, la France a vu se mettre en place, sous l'égide de l'Etat français, une politique d'exclusion et de persécution des Juifs. Un des volets essentiels de cette action liberticide consista à spolier les Juifs de leurs biens, ce qui eut pour effet d'accentuer leur marginalisation et de les rendre plus vulnérables encore à l'entreprise d'extermination conduite par les Nazis.Embrassant le département du Rhône, cet ouvrage, qui résulte d'un rapport rédigé dans le cadre de travaux d'une Commission d'enquête créée le 14 mars 1997 à l'initiative de la ville de Lyon, relate la mise en oeuvre de cette politique dite d'aryanisation, examine le sort réservé aux propriétaires et aux biens. Il décrit aussi l'entreprise de restitution commencée dès le lendemain de la Libération. Au-delà des évaluations chiffrées visant à prendre la mesure de la spoliation,l'ouvrage tente de faire entendre la voix, étouffée mais audible, desvictimes prises dans les funestes conséquences d'une politique bafouant le droit le plus élémentaire.
Engagés dans une lutte clandestine à la vie à la mort, les résistants se posèrent avec insistance la question de savoir comment on écrirait un jour leur si singulière histoire. La Libération à peine survenue, acteurs et historiens s'attelèrent à la tâche avec le soutien actif du pouvoir politique. Des efforts tenaces, sinon toujours convergents, composèrent au fil des ans une historiographie tissée de plusieurs milliers de publications et traversée de passion, de débats, de polémiques. Cette historiographie n'aura cessé d'être tenaillée entre la nécessité de respecter une épopée où l'éthique a joué le premier rôle et l'obligation de mettre à distance et en perspective les événements qui l'ont jalonnée. Comment historiens et acteurs ont-ils composé avec cette double exigence ? S'il faut défaire les pieuses légendes quand leurs liens avec la réalité sont ténus, on ne saurait pour autant faire fi du prestige, source de légendaire, que cette histoire secréta jour après jour alors qu'elle se frayait dangereusement un chemin. En somme, comment, depuis soixante ans, a-t-on tenté de rendre compte des spécificités et de la complexité de la Résistance française ? Voilà l'objet de cet essai.